Question posée aux naturalistes par le biais d’une procuration lors de l’Assemblée générale du 6 novembre 2022 : Le houx est-il considéré comme une espèce invasive qu’il faudrait combattre, compte tenu de la place qu’il occupe dans certains sous-bois ?
Réponse de Laurent Paris après enquête sur le sujet
Le Houx est une espèce indigène à assez large répartition qui pousse dans des conditions pédoclimatiques assez variées. C’est une espèce d’ombre, préférant des sols frais (gardant l’humidité) et acides et une humidité atmosphérique marquée. C’est pour cela qu’il est particulièrement dynamique dans les forêts de feuillus peu éclaircies du Morvan où s’exprime une nette influence du climat océanique (partie Ouest du Morvan notamment). Il y est donc tout à fait à sa place. Il est même caractéristique d’un habitat forestier décrit par le Muséum National d’Histoire Naturel : les Hêtraies-chênaies collinéennes à Houx.
Il est utile pour de nombreux petits oiseaux qui trouvent un refuge très efficace dans ses feuillages épineux. Ses baies sont également consommées (bien que toxiques pour l’homme). Son autre intérêt est de fournir du bois pouvant être utilisé dans la fabrication de manches d’outils par exemple, et des rameaux pour les décos de Noël.
Il n’est pas considéré comme une espèce invasive (terme consacré aux espèces non indigènes), mais
il peut être envahissant dans certaines conditions, notamment lorsqu’il y a peu de lumière au sol.
Pour le gestionnaire forestier, toute la question est de limiter sa présence pour favoriser la régénération naturelle notamment du hêtre et du chêne, et de trouver le bon dosage dans les éclaircies de régénération pour favoriser les semis sans entrainer une explosion de la ronce par exemple.
La coupe en pied du Houx (pas de façon systématique) peut être aussi une solution (fastidieuse,
mais peut être la meilleure) qui permet de laisser plus de place à la régénération. De plus les chevreuils seront également des alliés en mangeant les jeunes pousses de houx après recepage.