Grosses menaces sur le Mont Touleur

Un investisseur danois et son homologue de Côte d’Or sont les nouveaux propriétaires de 200 ha de feuillus situés sur le Mont Touleur à Larochemillay. Ce magnifique ensemble forestier situé en plein cœur du parc Naturel régional du Morvan est une zone Natura 2000, ZNIEFF1 et 2. Et pourtant 10 ha sont déjà destinés à des coupes rases.

Le site suivant donne tous les détails et informations sur la situation. Nous pouvons agir ensemble pour sauvegarder le patrimoine forestier, la biodiversité et l’habitat local :

https://alerteforettouleur.fr/?utm_source=la_bresseille&utm_campaign=alerte_foret_touleur

Une pétition est disponible et des actions sont déjà organisées pour limiter les coupes rases à venir.

Visite de Eric Piolle à Brassy

A l’initiative d’un sociétaire du Chat Sauvage, Eric Piolle, maire de Grenoble et candidat déclaré à la primaire écologiste pour l’élection présidentielle de 2022, est venu à Brassy, le samedi 10 juillet, pour rencontrer les acteurs de la société civile mobilisés pour la forêt du Morvan et partager ses premières propositions en matière de forêt et de filière bois. Il a été accueilli par plusieurs membres du Groupement du Chat Sauvage accompagnés de différents acteurs défenseurs de la forêt, des membres d’Adret-Morvan ou encore de la FNAB. Le maire de Brassy, Jean-Sébastien Halliez, ainsi que Sylvain Mathieu, Président du Parc naturel régional du Morvan, étaient aussi présents.

Cette rencontre a tout d’abord donné lieu à plusieurs présentations de nos préoccupations et activités relatives à la forêt. Elles ont illustré les difficultés rencontrées, à commencer par l’ONF dont un agent a présenté l’historique et la réduction des effectifs qui conduit à l’impossibilité de réaliser ses missions essentielles et semble mener à son démantèlement. Régis Lindeperg a rappelé la mobilisation de 2 ans contre le projet projet de giga scierie Erscia. Anne Faisandier, réalisatrice du film « La forêt est à nous », a partagé ce qu’elle a recueilli de l’attachement des habitants du Morvan à leur territoire, à sa singularité forestière et à son authenticité menacée par l’agroforesterie de résineux et les coupes de feuillus. Les conséquences de la monoculture de résineux, qui perdure jusqu’aux toutes dernières plantations dans le cadre du plan de relance, ont également fait l’objet d’échanges introduits par Frédéric Beaucher (gérant du Chat sauvage) – qu’il s’agisse de biodiversité ou de parasites, comme le scolyte. Les raisons d’être, le fonctionnement et l’ampleur du groupement du Chat sauvage ont été présentés par Camille Le Gouil.

La rencontre s’est poursuivie par une marche forestière menant à une coupe rase. Cela a été l’occasion d’une présentation des conséquences de ces coupes rases sur la biodiversité, la qualité des sols, l’érosion, les chemins communaux et les paysages. Sylvain Mathieu a raconté l’affrontement entre le Parc du Morvan et l’Etat pour introduire un droit de regard sur les coupes rases dans la nouvelle Charte du Parc. Même un avis consultatif a été refusé au Parc, en la matière, et l’Etat a menacé de lui retirer son soutien financier voire sa qualité de PNR. Pourtant, les élus du Parc avaient voté à l’unanimité cette évolution, largement légitimée par le Comité scientifique du Parc.

Sylvain Mathieu décrit la lutte du PNR pour pouvoir donner un avis sur les coupes rases

Après avoir présenté sa démarche, Eric Piolle a fait preuve  tout au long de la matinée d’intérêt avec de nombreuses questions, et a souligné ses convergences de vue avec plusieurs constats et diagnostics présentés par les participants. Enfin, il a donné quelques axes forts en matière de propositions qu’il fera en faveur de la forêt dans le cadre de la campagne à venir :

1/ Refonder un service public des forêts rattaché au Ministère de l’Environnement, avec transformation de l’ONF en établissement public administratif doté de 5000 emplois supplémentaires d’ici 2027 (effectifs de 1985)

2/ Interdire les coupes rases dans les forêts anciennes et les limiter à 1 hectare dans les plantations – excepté pour raisons sanitaires et progression de la biodiversité.

3/ Protéger 10 % des forêts françaises dans des zones en libre évolution, avec un pourcentage minimum dans chaque région et un régime fiscal spécifique et incitatif.

4/ Créer 30 000 emplois-communs dédiés aux forêts et à leurs écosystèmes ; transformer le gouvernement des forêts en passant d’un management vertical à une gestion en commun avec la société civile et les acteurs des territoires.

5/ Interdire les exportations de chênes brut en dehors de l’UE, alors que 30 % du chêne est exporté et que les scieries de chênes françaises fonctionnent à 60% de leurs capacités par manque de matière première.

6/ Maintenir les récoltes de bois en forêt au niveau de la production de 2016 (80% de la production biologique annuelle).

7/ Diminuer la consommation de papier et de carton de 20 %.

8/ S’opposer à l’application du traité de libre-échange avec le Mercosur pour lutter contre la déforestation importée.

Coupe rase du Vieux Dun

Nous reproduisons ci-dessous le texte d’un article publié par nos amis d’Adret Morvan – La Carrouège dans leur lettre d’information datée du 10 juin 2021. Cet article propose une vidéo qui illustre une actualité sans cesse renouvelée.

Canopée est retourné sur les lieux de la coupe rase du Vieux Dun avec l’adhérente d’Adret Morvan qui nous l’avait signalée via #Balancetacouperase. Ils ont tourné cette vidéo pour mieux faire prendre conscience des ravages engendrés par cette pratique désastreuse tant pour l’environnement que pour le patrimoine touristique du Morvan. Pour voir la vidéo, cliquez ici

Nous remercions aussi Le Carrouège pour nous avoir autorisés à reproduire cette photographie présentée sur leur site dans le cadre d’une pétition aux parlementaires du Morvan.

Le Monde : « Dans le Morvan, la bataille contre la monoculture de pins Douglas s’organise »

Le bois des feuillus stocké sur le site de la coupe rase, à Marigny l’Eglise, le 3 juin.
JEAN-LUC LUYSSEN POUR LE MONDE

Un article est paru dans le journal Le Monde daté de jeudi 2 juillet, qui s’appuie notamment sur des entretiens et des visites de terrain avec des sociétaires du Groupement forestier du Chat sauvage.

Racines à l’air, des grosses souches d’arbres et des entassements de branches cassées parsèment le terrain mis à nu par des engins mécaniques. Au lieu-dit Le Paradis, non loin de Brassy, dans la Nièvre, la coupe rase a ouvert l’horizon sur les douces collines vertes bourguignonnes. Le paysage résume bien les enjeux qui opposent les exploitants forestiers à ceux qui, au nom de la défense de la nature, sont de plus en plus remontés contre l’industrialisation du secteur du bois dans le massif du Morvan. D’un côté de la parcelle se dressent encore des feuillus : chênes, hêtres, charmes, mêlés aux bouleaux, châtaigniers, houx ; de l’autre, des pins Douglas alignés en rangs serrés forment un rideau compact. L’ancien chemin qui menait là est défoncé. Du petit muret qui le longeait ne restent plus que des pierres éparpillées dans les ornières.

Lire la suite sur le site du Monde.

« Stop aux coupes rases » : deux associations ont lancé dans le Morvan leur campagne nationale (Journal du Centre, 5/6/20)

Photo : Canopée Forêts Vivantes

Les militants de l’association Canopée et du collectif SOS Forêt France ont choisi le Morvan, vendredi 5 juin, pour lancer leur campagne nationale contre les coupes rases. De Saint-Brisson à Brassy, ils ont accroché quelques banderoles qui fleuriront dans les jours prochains pour dénoncer cette technique d’abattage massif des arbres d’une même parcelle.

Lire la suite de ce long article sur le site du Journal du Centre.

La cellule « investigation » de Radio France s’intéresse à la forêt du Morvan

Le journaliste Benoît Collombat et la cellule investigation de Radio France ont consacré un long travail au malaise social au sein de l’ONF et à la forêt du Morvan, dans lequel le Chat sauvage est cité.

L’article complet sur le site de France culture.

Pour réécouter l’émission de Secrets d’info (France Inter) du 12 octobre « Industrialisation, sécheresse, souffrance au travail : la forêt française en crise »

Une belle journée d’élagage participatif

Les premières brumes matinales de la fin d’été n’étaient pas encore dissipées que tout un groupe de personnes -adultes des deux sexes et plusieurs enfants- se retrouvaient à l’ancien banc de scie de Brizon, hameau de Brassy, pour ensuite gagner à pied par des chemins de terre les parcelles du Chat Sauvage pour une journée de travail et d’apprentissage,

Sous la houlette de Pierre Linck, du Réseau pour les Alternatives Forestières (RAF). il s’agissait, en alliant théorie et pratique, d’apprendre à élaguer certains arbres tout en respectant le plus possible l’évolution naturelle de la forêt.

Les parcelles choisies étaient les premières acquises par le groupement: l’une, de feuillus, ayant été coupée à blanc avant l’achat, est en pleine régénération naturelle ; l’autre est une ancienne plantation de sapins de Noël laissée à l’abandon.

Les participants -plus d’une une trentaine au total- venaient des horizons les plus divers quant à l’âge et à la provenance géographique (Nivernais-Morvan , mais aussi Saône et Loire , région parisienne, Auvergne et même Provence…). Certains étaient membre du groupement, d’autres non.

Une grande latitude avait été laissée en ce qui concerne les horaires d’arrivée et de départ, le mode de participation, la durée du travail et son intensité, etc… C’était vraiment « De chacun selon ses envies et selon ses  moyens »…

De très nombreux outils, apportés par les participants, ont été mis en commun. Il est à remarquer que ne figurait parmi eux aucun instrument à moteur. Mais l’animateur avait apporté, pour les prêter, de petites scies (manuelles) de fabrication japonaise, extrêmement efficaces et utilisées par les professionnels.

Sur les anciens « sapins de Noël », désormais d’une taille respectable, on a appris à sélectionner des « arbres d’avenir », destinés à fournir du bois d’oeuvre : comment, en intervenant au minimum, les aider à se développer au mieux pour qu’ils donnent, dans quelques dizaines d’années, ce qu’ils ont de meilleur ? Les tâches étaient diverses : marquage, élagage, éfourchage. Après avoir, bien sûr, soigneusement examiné les lieux dans toutes les directions pour détecter, par exemple, les arbres gênant l’heureux élu par une cime dominant la sienne.

Pour les feuillus, on apprenait à reconnaître les espèces, leur ordre d’apparition (espèces « pionnières » ou pérennes),  à évaluer leur silhouette. Par groupe de 3 -car il paraît qu’on s’y dispute moins qu’à 2!-, on choisissait les interventions et on apprenait les bons gestes pour les mener à bien.

A la mi-journée, tout le monde s’est retrouvé pour un pique-nique sur place, entre ombre et soleil, avec une température idéale car le temps était particulièrement beau, avec un ciel uniformément bleu. Par petits groupes ou tous ensemble, ces moments ont été riches d’échanges et de partage sur le thème de la forêt, mais aussi bien au-delà.

Bilan de cette superbe journée ?

  • Nous avons beaucoup appris ;
  • Nous nous sommes aérés et avons fait de l’exercice ;
  • Nous avons retrouvé de vieux amis et nous avons rencontré des gens nouveaux ;
  • Nous avons travaillé, mais dans la détente et la bonne humeur.

Danielle, sociétaire du Chat sauvage

(photos de Martine, sociétaire du Chat sauvage)